▷12 juin 2000.Lyn courait vers son père qui l'attendait sur le banc au fond du jardin. Il lisait un livre et semblait plongé dedans mais en voyant sa fille arriver, il le posa sur le bort du banc et se tourna vers elle. L'homme pris Lyn dans ses bras et la serra très fort contre son torse. C'était un grand jour pour la jeune fille car elle entamait enfin la huitième année de sa vie. Le jardin était décoré de ballons et de banderoles roses en tous genres et un château gonflable était disposé sur la pelouse. Le père de Lyn se rassis sur le banc et posa sa fille sur ses genoux"Allez Lyndsay, faut aller te préparer ma chérie, t'es copines vont arriver"la jeune fille acquiesça d'un léger sourire et s'en alla vers leur petite maison. Lyn était une petite fille très heureuse. Elle possédait tout l'amour de ses parents, elle avait tout pour elle. Sa complicité avec son père pourrait battre des records si elle le voulait. Elle habitait Londres depuis sa naissance et n'avait pas l'intention de partir. C'était une fille avec beaucoup d'ambitions, comme sa mère d'ailleurs. Elle avait tout pour réussir dans la vie.

▷23 novembre 2008. Lyn était assise au pied du lit, larmes aux yeux, en tenant fort la main de son père allongé sur le matelas. Elle murmurait quelque chose du coin de ses lèvres, une sorte de prière, elle semblait anéantie. Son père avait les yeux fermés, il ne bougeait plus, il semblait comme mort. A côté de lui, se tenait un électrocardiogramme, la courbe montait doucement et un "bip" régulier retentissait toutes les cinq secondes. Le cœur de l'homme battait de plus en plus lentement. Lyn sentait que c'était la fin pour lui, mais elle ne voulait pas se l'avouer. C'était trop dur pour elle de s'imaginer sa vie sans lui, jamais elle n'aurait envisagé que cela pouvait arriver un jour. Cela fait déjà trois mois que son père était malade et ce serait peut-être bientôt la fin... Lyn relava la tête et regarda son père. "Ne me laisse pas... Je t'aime, je ne veux pas que tu partes, reste avec moi et maman, on a besoin de toi... Papa..."
BIIIIIP. Un son interminable retentissait dans la chambre d’hôpital. Lyn s'écroula sur le lit, les larmes coulaient sur ses joues et son mascara coulait. C'était la fin.

▷18 octobre 2013 "Je part de Londres." Lyn se tenait debout devant sa mère. Cette dernière était assise sur un tabouret près d'un grand buffet. On pouvait voir des cernes se dessiner en dessous de ses yeux et des cheveux pas entretenus levés en chignon haut. Sa mère semblait bouleversée par la nouvelle et ne voulait pas y croire, elle en avait presque les larmes aux yeux. "Lyn.. Tu ne peux pas partir, qu'est ce que je vais devenir moi ? Et où tu vas aller ? Ne compte pas sur moi pour te filer de l'argent."Lyn ne semblait pas l'écouter, elle avait déjà tout planifié, arrivée à son appartement, elle irait trouver du travail, et mettrait de l'argent de coté, ensuite, quand elle aurait assez d'argent, elle se payerait des études. Elle n'aurait pas besoin de l'aide de sa mère. Elle était assez grande pour se débrouiller toute seule. À 21 ans elle est assez grande. "Je part dans 1 mois"Sa mère, désemparée, quitta la pièce et s'enferma dans sa chambre.

▷21 février 2015. cela faisait presque un an que l'invasion avait commencé, et Lyn restait seule. Assise en boule au sol, la tête entre les genoux, elle semblait réfléchir comment survivre davantage de temps. Depuis presque un an, elle était restée seule, éloignée d'autres personnes humaines. Elle croisait parfois quelques personnes, mais elle s'enfuyait aussi tôt. Elle avait peur. Peur de la mort, de devenir comme tous les autres, elle refusait de tuer sans raison, mais si jamais il arrivait qu'elle le fasse, elle ne se retiendrait pas. Elle en avait mare de tout ça, de vivre dans un monde où nous sommes entourés par le danger, où il faut toujours rester sur nos gardes. Lyn ne dormait presque plus, elle ne pouvait pas s'empêcher de penser que le danger était à coté d'elle a chaque instant, et elle n'avait pas tort. Elle devait se battre pour manger et boire. Elle n’espérait qu'une seule chose, avoir une personne pour l'épauler dans cette mésaventure. Et pour l'aider à survivre.