there's a storm coming △ (Cohen)

**Charlie Evans**

Elle erre. Depuis ces derniers temps, elle ne fait plus que cela. Accompagnée de Vadrouille, sa chienne, elle parcourt les rues de Juneau presque chaque jour, dans l'espoir d'y trouver de la nourriture, et un endroit sur dans lequel rester. Cependant, tout cela est bien plus difficile que ça peut en avoir l'air. La nourriture se fait rare. On voit bien que chaque maison a été minutieusement pillée, dérobée de toute chose qu'elle pourrait se mettre sous la dent. Parfois, elle doit chasser, mais elle a toujours beaucoup de mal à retourner dans la forêt, après ce qui lui est arrivé. Elle ne dort presque plus. Dans un monde rempli de rôdeur, lui direz-vous, on parvient rarement à dormir sur ses deux oreilles... Mais ce qui lui fait peur, ce n'est pas tellement les rôdeurs, ces jours-ci, mais plutôt les autres êtres-humains. Lorsqu'elle ferme les yeux, elle ne peut s'empêcher de revoir son agression, et les larmes lui montent immédiatement aux yeux. Ils l'ont brisée. Pourtant, elle continue à survivre. Elle ne sait pas pourquoi elle s'accroche tellement à cette vie; c'est tout simplement que la mort n'est pas une option.

C'est vers le début de l'après-midi qu'elle arrive au port de Juneau. L'endroit parait désert, et elle n'a pas eu trop de mal à échapper aux rôdeurs, ce qui est un point positif. L'endroit semble abandonné, comme presque tout ceux qu'elle a visité jusque là. Lorsqu'elle entend des zombies approcher, reconnaissables par leurs longs râles rauques, elle se dirige en vitesse vers une petite maison, tout près du port, suivie de près par sa chienne. Ici, elles seront toutes les deux en sécurité. Elles se serrent l'une contre l'autre, pour braver le froid, mais surtout pour y trouver là un peu de réconfort, entre deux vieilles amies. Il n'y a plus qu'à attendre...

Au bout d'une vingtaine de minutes, ces satanées bestioles sont toujours en train de tourner au tout de l'habitation, et elle comprend bien qu'elle va encore devoir attendre pendant un très long moment. Elle fouille dans son sac, et ouvre des biscuits, qu'elle donne à Vadrouille, qui a l'air affamée. Puis elle entend quelque chose qui grésille, comme quelqu'un qui parle. C'est le talkie-walkie qui fait ce bruit là, celui qu'elle a trouvé il y a plusieurs semaines. Au bout de la ligne se trouve Cohen, un jeune homme à la recherche de plusieurs membres de sa famille. Elle lui répond par pure politesse, mais elle préfère ne pas trop s'attacher ou se préoccuper de lui. Quand on tient aux autres, on a bien trop à perdre... Elle se saisit de l'appareil. "Ici Charlie. " dit-elle dans le talkie-walkie pour lui signifier qu'elle l'écoute. "A toi." ajoute t-elle ensuite, pour lui indiquer que c'est à son tour de parler. Elle déjà beaucoup à faire pour s'occuper des problèmes des autres... Mais parler à quelqu'un lui fait réellement du bien.