Intrigue.

La neige tombe sur Juneau, recouvrant le sol d’une couche de pureté. Une pureté que les hommes ont depuis bien longtemps perdu. Au cœur du Bunker, l’asphalte enneigé a viré au pourpre. Quelques militaires sont réunis dans un coin reculé des plantations de la communauté, désireux de ne pas être vus. Au sol gisent des corps inanimés, et cette fois sans espoir de revenir à la vie pour dévorer de la chair. Les militaires restent muets, incapable de mettre des mots sur ce carnage.

Derrière eux se font vite entendre des pas assurés. Le garde à vous général est immédiat face à la chef du Bunker, l’intrigante Générale Anderson. « Grayson, j’attend immédiatement des explications. » La froideur de son ton est presque effrayante alors qu'elle s'adresse à un homme à qui elle a fait assez confiance pour lui déléguer certaines de ses responsabilités. « Expliquez moi comment 12 personnes ont pu mourir sous votre protection! » Sans se faire prier, son subalterne lui explique tout.

Il lui parle du trou fait précautionneusement dans le grillage pour faire entrer les morts, explique longuement les signes troublants trouvés sur les rôdeurs; les mèches de cheveux manquantes, la gorge tranchée, les yeux crevés. Le détail le plus dérangeant fait pâlir Anderson, c’est une première. Elle déglutit difficilement puis tente de sauver les apparences. «  Formez de nouveaux civils pour vous aider à protéger les clôture du Bunker. Et je veux une équipe prête à partir demain dès l’aube pour mener des recherches. » Elle fait volte face, prête à les laisser en plan, mais s'arrête après quelques pas, et dit sans même se retourner: « Grayson, un conseil si vous ne tenez pas à continuer votre carrière dans le bas-fond des cuisines : attrapez moi ce malade.  » Elle laisse derrière elle les hommes et les femmes sous ses ordres, rejoignant ceux qu’elle appelle « son peuple », pour leur donner les explications sur les événements effrayants dont ils ont été victimes.

Elle omettra cependant le pire ; ces lettres gravées dans le dos des rôdeurs, qui, bien assemblés, forment une phrase, un message capable d'effrayer même ceux qui ont connu le pire.  

VOUS ALLEZ TOUS CREVER