› Clay rase les murs depuis qu'il a compris la vérité, depuis qu'il a retrouvé son père sous l'implosion d'un drame. Il se lapide en son for intérieur d'avoir fait ce qu'il a fait même si au fond de lui, il savait la gamine déjà morte et il fallait bien quelqu'un pour le faire. Clay, il a vu la douleur pure dans les iris de cet homme qui est son père et malgré son abandon, malgré le faite qu'il n'a pas voulu de lui, Clay a ressenti de la compassion pour ce père brisé, son père. Sauf que Jaxon, lui, la compassion, il s'essuie le cul avec.

Clay se fait spectre dans le lycée, marche à pas feutré et évite son père biologique mais Jaxon est un chasseur d'ombre, retrouvant ses esprits, il recherche sa proie pour réclamer gain de cause. « P'tin d'enfoiré d'merde ! » Le ton grimpe et sans qu'il puisse faire quoique ce soit, Clay se mange le mur, coincé comme un animal pris en chasse. Il panique face à cet ex-taulard qui a déjà tué avant et qui a sa lame qui danse sur sa gorge. « T'as tiré une balle dans la tête d'ma fille » A deux doigts de se pisser dessus, Clay sonde les prunelles sans vie de son agresseur et n'y trouve que du néant, des abysses à s'en foutre froid dans le dos. « Alors t'vois, j'dois t'faire la même chose mais toi, oh toi, j'te ferais bien plus souffrir. J'te garderai en vie aussi longtemps qu'possible, tu apprendras c'que c'est souffrir » Sourire carnassier, les promesses chantent un avenir sanglant. « Tu peux pas me tuer » « Donne-moi une bonne raison, p'tit pisseur ? » Clay vomit la vérité dans un débit bordélique, il raconte ce qu'il sait, décline l'identité de sa mère, femme que Jaxon n'a jamais oublié. Il parvient ainsi à se libérer de l'étau paternel qui recule, sous le choc. « Connerie ! » « Je suis ton fils » « Va chier » Son poing embrasse l'arcade du jeune homme, le pliant en deux. « Je n'ai qu'un enfant et tu lui as tiré une balle dans la gueule » « Elle était déjà morte. Tu préférais la voir en zombie fonçant sur toi pour te bouffer ?! » « TAGUEULE ! TU LUI A TIRE UNE PUTAIN DE BALLE DANS LA GUEULE ! » Les deux hommes se fixent, colère en sourdine, révolte ancré dans les globes oculaires. Trop de ressentis, trop de choses à dire, à éclaircir, trop d'années perdues, trop de trop. « Qu'ce soit clair et net, toi et moi, y'a rien qui nous relit. J'suis pas ton père et tu n'es pas mon fils donc surveille bien ton cul, j'suis clément aujourd'hui mais j'ne le serais pas éternellement » Une menace lancée mais jamais appliquée car Clay respire encore au jour d'aujourd'hui. Plus le temps passe et plus Jaxon voit la ressemblance dans ses traits, dans ses manies. Semblerait bien que c'est son fils, ouais, mais il veut rien savoir.

Les hommes se tournent autour, animosité et crocs de sortis. Deux loups qui se cherchent tout en se rejetant, terrés derrière leur fierté et pourtant, ils font partis de la même meute. Un jour, p'être qu'ils pourront mettre leurs différents de côtés, avoir une discussion. Qui vivra, verra.